Francia: Les frites surgelées dopent la production française de pommes de terre

La France croule sous les patates. La récolte française de pommes de terre de conservation et de demi-saison, celles destinées à la consommation, devrait atteindre 7,6 millions de tonnes en 2024, au plus haut depuis trente ans, selon les estimations du ministère de l’Agriculture.

Une très bonne année, sans nul doute: la production annuelle grimperait de 16,6% par rapport à la moyenne des cinq années précédentes.

"Du fait des retards de récolte cette année, les chiffres définitifs des dernières récoltes doivent être encore consolidés", précise toutefois le ministère.Ces chiffres ne sont pas une surprise: l’industrie agroalimentaire a besoin de patates et les producteurs se sont mis à la tâche.

La France, et surtout les Hauts-de-France, aiguise les appétits des fabricants de frites surgelées.Trois nouvelles usines sortiront de terre dans les prochaines années, sous les couleurs (toutes belges) de Clarebout Potatoes à Saint-Georges-sur-l’Aa (Nord), d’Agristo à Escaudœuvres (Nord) et d’Ecofrost à Péronne (Somme).

Le géant américain McCain, lui, a mis 300 millions d’euros sur la table pour agrandir son usine de Harnes, dans le Pas-de-Calais.1,5 million de tonnesUn surcroît de 1,5 million de tonnes de pommes de terre sera indispensable à l’horizon 2027-2018 pour satisfaire ces nouvelles capacités de production, "avec des disponibilités supplémentaires nécessaires dès l’automne 2024 pour alimenter les montées en puissance progressive en 2025", souligne le ministère de l’Agriculture.

Dans cette perspective, les surfaces cultivées ont augmenté de presque 16% en 2024 pour les pommes de terre de consommation, passant de 154.000 hectares à 178.000 hectares d’une année à l’autre, un record malgré les fortes pluies hivernales.

En parallèle, la pomme de terre de consommation a profité du désintérêt pour la pomme de terre de féculerie: pour cette dernière, 460.000 tonnes ont été récoltées en 2024, en baisse de 48,6% par rapport à la moyenne quinquennale.

Délaissées par une baisse de la demande, les surfaces cultivées ont perdu 6.000 hectares au regard de l’année précédente, tombant à 11.000 hectares en 2024.

En août 2023, le groupe Tereos avait annoncé la fermeture de la féculerie d’Haussimont dans la Marne, l’une des deux dernières de l’Hexagone, faute d’avoir pu lui trouver un repreneur.Jérémy Bruno