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Europa 03/03/2023

Francia: Avec le changement climatique, le difficile combat de la production de pommes de terre

Le changement climatique et la hausse des contraintes environnementales ont fait chuter la production du tubercule. Les prix flambent.

L es consommateurs se l’arrachent et les industriels aussi. Aliment anticrise par excellence, la pomme de terre, transformée ou fraîche, bénéficie d’un regain d’intérêt depuis plusieurs mois. Les achats des ménages en produits surgelés et en chips ont bondi de près de 10 % sur un an en 2022, selon le panéliste Kantar. Une performance exceptionnelle dans les rayons alimentaires. Selon une étude de l’observatoire Obsoco, réalisée en novembre 2022, 63 % des personnes interrogées ne pourraient pas se passer de ce tubercule pour leur repas. « La pomme de terre est le produit le moins cher au kilo, conciliant budget maîtrisé, achat responsable, plaisir et variétés culinaires », insiste Francisco Moya, le président de Comité national interprofessionnel de la pomme de terre (CNIPT).

La demande du marché est bien là. Mais la production, essentiellement localisée dans la moitié nord de la France avec 8 000 exploitations, est à la peine. Le changement climatique et la hausse des contraintes environnementales, avec l’interdiction de produits phytosanitaires, ont fait chuter les rendements. Avec 155 000 hectares de surfaces cultivées, la France reste toujours le deuxième producteur d’Europe de l’Ouest, derrière l’Allemagne, et le premier exportateur mondial. Mais sa production s’est effondrée de 12 % en 2022, à 6 millions de tonnes. « La chaleur a fortement impacté la production. Avec un recul à 39,2 tonnes par hectare, nous n’avons jamais connu un rendement aussi bas depuis vingt-sept ans, constate Geoffroy d’Evry, le président de l’Union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT). Seules les pommes de terre irriguées, principalement pour le marché du frais, ont été épargnées. »

La tendance à la baisse n’est pas seulement française. Les ­rendements ont chuté de plus de 6 % en Europe de l’Ouest. Résultat : les spécialistes des frites et des chips peinent à s’approvisionner. Et se battent pour trouver des surfaces. D’autant que les projets industriels pullulent. Après avoir laissé filer une grande partie de la transformation de ses pommes de terre en Belgique et aux Pays-Bas, la France semble retrouver grâce auprès des acteurs du secteur. Le géant belge Clarebout ­Potatoes prévoit la mise en service dans quelques mois d’une usine à Dunkerque (Nord) qui produira quotidiennement 1 400 tonnes de frites surgelées par jour. Son compatriote Ecofrost doit investir 100 millions d’euros à Péronne (Somme) pour construire d’ici à 2024 une usine de frites et de purée qui avalera à terme 400 000 tonnes de pommes de terre par an. Les acteurs français ne sont pas en reste. Repris à Nestlé par le fonds FnB en octobre 2022, Mousline prévoit d’augmenter ses volumes d’achat de pommes de terre de 10 %, à 100 000 tonnes cette année. Le breton Altho, connu pour sa marque Brets, va construire d’ici à 2025 une nouvelle usine de chips à Saint-Gérand (Morbihan).

Les spécialistes des frites et des chips peinent à s’approvisionner

Selon les prévisions, les besoins des industriels de l’Europe de l’Ouest devraient augmenter de plus de 1 million de tonnes de pommes de terre d’ici deux ans. Conséquence : face à la raréfaction de l’offre, le prix d’achat de pommes de terre flambe. « Les industriels veulent sécuriser le plus possible leur approvisionnement, explique Bertrand Ouillon, le délégué général du ­Groupement interprofessionnel pour la valorisation de la pomme de terre (GIPT). Ils sont obligés d’augmenter leurs prix pour convaincre les producteurs de continuer la pomme de terre, car la tentation de faire davantage de blé est grande depuis la flambée des cours liée à la guerre en Ukraine. »

Le géant canadien McCain, présent avec trois usines en France, a promis d’augmenter de près de 40 % le prix de ses contrats avec ses producteurs sur la campagne 2023-2024. Après avoir revu ses contrats à la hausse de 30 % pour la campagne qui débute, Altho annonce, en plus, une prime de 400 euros par hectare pour ses producteurs. Ces revalorisations devraient stimuler les surfaces cultivées en pommes de terre, mais aussi entraîner des déséquilibres dans l’ensemble du secteur. Les producteurs de plants, comme ceux de pommes de terre féculières, pourraient réduire une partie de leurs surfaces au profit de la transformation alimentaire, plus rémunératrice. En attendant les arbitrages des agriculteurs, les prix de vente des chips et des frites surgelées devraient flamber en magasins. Certains acteurs annoncent des hausses de prix entre 10 et 20 %.

Fuente: https://www.lejdd.fr/economie/avec-le-changement-climatique-le-difficile-combat-de-la-production-de-pommes-de-terre-133005


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