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Europa 25/01/2023

Francia: Des coûts de production en forte hausse pour le plant breton de pommes de terre

En un an, le coût de production du plant de pommes de terre a progressé de 25 à 30 %. De quoi inquiéter des producteurs bretons, qui veulent néanmoins rester optimistes.

Avec 270 producteurs sur la campagne 2021-2022, + 2,3 % en un an, et 6 775 ha présentés au contrôle, + 1,7 %, la production de plants de pommes de terre continue à progresser en Bretagne. Avec 1 517 ha, Spunta reste la principale variété, suivie par El Beïda, 410 ha, et Synergy, 360 ha. Cultivé par 55 producteurs, le plant biologique progresse de 3 %, et couvre désormais 399 ha. « À elle seule, la Bretagne réalise 55 % de la production française », souligne Jean-Yves Abgrall.

De belles performances à l’export

Si le rendement brut est en légère baisse, à 38 t/ha, le rendement net est stable, à 28,2 t/ha. Sur la campagne, les ventes de plants bretons ont reculé de 2 % sur le marché français, à 65 600 t, mais ont augmenté de 5 % à l’exportation, dépassant les 120 000 t. L’Égypte connaît une belle progression, + 5 300 t, suivie par Cuba, + 2 320 t, le Liban et la Syrie, + 1 250 t. « L’Algérie, quant à elle, a importé 4 100 t de Bretagne », indique le directeur de Bretagne plants. « Un chiffre comparable à 2020 mais très décevant comparé aux prévisions des exportateurs ».

Dans le trio de tête, on retrouve désormais l’Égypte, 20 000 t, la Tunisie, 13 000 t, et le Mali, 7 100 t. « Le plant breton compte désormais 65 pays clients, dont 19 supérieurs à 1 000 t ». Et grâce à de bons prix, la marge spécifique, à 7 030 €/ha, reste à un haut niveau, + 410 €/ha par rapport à la moyenne des 5 dernières années. « Des chiffres qui masquent de fortes disparités entre les variétés et les niveaux de qualité des plants » ?

Lutter contre le taupin…

En l’absence de solution chimique, les taupins continuent leur progression et sont, aujourd’hui, le seul facteur de dégradation de la qualité de la récolte. Bretagne plants continue ses expérimentations tous azimuts, en étudiant l’influence des plantes compagnes, la sensibilité des variétés, les populations adultes de taupins, l’efficacité de produits alternatifs…

Des études sont également menées sur les couverts végétaux, en interculture courte ou longue, le désherbage mécanique de la pomme de terre, des produits alternatifs contre le mildiou ou les maladies de conservation… Afin de réduire les contaminations virales, des expérimentations portent aussi sur la cadence d’application des huiles minérales et de l’huile de colza, sur l’association de plantes compagnes…

… et le mildiou

AG Bretagne plants

Bretagne plants a tenu son assemblée générale le 11 janvier dernier à Landivisiau.  ©Bretagne plants

« Un programme d’expérimentation spécifique a été mis en place dès 2000 pour le plant bio », rajoute Jean-Yves Abgrall. Mené en partenariat avec l’association Aval douar beo, qui regroupe les producteurs bretons de plants et de pommes de terre de consommation bio, ils portent essentiellement sur la lutte contre le mildiou et le rhizoctone, sur la maîtrise des contaminations virales et des populations de taupins.

8 nouvelles variétés

Avec 65 000 graines semées tous les ans et 10 ha de microparcelles consacrées à la sélection au champ, Bretagne plants a également une activité de création variétale. Après deux années d’essais officiels, 8 nouvelles variétés sont inscrites au catalogue communautaire début 2023 : Gallia et Najah de type export, Alambra, Cosmic et Kalys pour le marché du frais, Elegante, une chair ferme, Athena, tolérante au mildiou et peu sensible à la gale, Wahou, à peau bicolore, jaune et violette, et à chair jaune.

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Le travail de sélection porte désormais sur des caractères de résistance aux principales maladies et bioagresseurs de la pomme de terre, mildiou, virus, nématodes, gales…, mais aussi sur l’adaptation aux différents stress subis pendant le cycle de la plante : fortes températures, manque d’eau… « Dans un contexte où les exigences environnementales deviennent de plus en plus élevées et où les matières actives se réduisent d’année en année, la génétique est un atout important », affirme le directeur de Bretagne plants. Et le travail de sélection porte ses fruits ! « Nos variétés ont été produites en plant sur plus de 2 470 ha en 2021, ce qui représente 75 000 t de plants ».

Un coût de production qui flambe

« Nos coûts de production ont augmenté de 25 à 30 % en un an », s’alarme Dominique Morvan, le président de Bretagne plants. Une hausse difficile à répercuter. Sur la campagne en cours, « la revalorisation n’a pas été à la hauteur à l’export, la logistique post-covid étant toujours très compliquée ». Sur le marché français, la baisse de consommation est inquiétante, avec une chute du marché du frais de 15 % en un an. Et les emblavements diminuent, la pomme de terre étant concurrencée par le prix du blé ou du colza.

« La pression réglementaire continue à s’intensifier », rajoute Dominique Morvan. « Et le taupin constitue un réel risque pour notre marché export et conditionne la pérennité de la production ».

Pour autant, Bretagne plants se veut optimiste. « Nos clients continuent à reconnaître la qualité de notre plant ». Et même si les surfaces ont légèrement diminué sur la campagne en cours, – 2%, « nous avons accueilli 13 nouveaux producteurs en 2022 », se félicite Dominique Morvan. « Nous croyons encore dans notre métier ».

Fuente: https://actu.fr/bretagne/landivisiau_29105/des-couts-de-production-en-forte-hausse-pour-le-plant-breton-de-pommes-de-terre_56688087.html


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