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Europa 12/10/2022

Francia: Avec la sécheresse, la production de pommes de terre en question

AGRICULTURE En dix ans, les producteurs de pomme de terre ont largement développé le recours à l’irrigation alors que la sécheresse augmentait.

En France 12 % des ressources d’eau sont consacrées à l’agriculture.

Pourtant, la sécheresse de cet été a fait des ravages, mettant en lumière la problématique de l’arrosage et de l’irrigation des cultures.

Une plante a particulièrement souffert du manque d’eau : la pomme de terre.

Boire ou manger, faudra-t-il, un jour, choisir ? Nous n’en sommes pas là, mais la question devient moins provocatrice lorsqu’on sait que 70 % des ressources d’eau sont consacrées à l’agriculture dans le monde. En France, le chiffre est de 12 %. Pourtant, la sécheresse de cet été a fait des ravages, mettant en lumière la problématique de l’arrosage et de l’irrigation des cultures.

Une plante a particulièrement souffert du manque d’eau : la pomme de terre. Et avec elle, une région, les Hauts-de-France, qui abrite près des deux tiers de la production nationale. La récolte 2022, qui s’achève, s’annonce comme la plus faible des 20 dernières années en matière de rendement, selon l’union nationale des producteurs de pommes de terre (UNPT).

« Situation inquiétante de la filière »

Au point que le président du conseil régional des Hauts-de-France, Xavier Bertrand, s’est récemment fendu d’un courrier au ministre de l’Agriculture, lui signalant « la situation inquiétante de la filière ». Et avec le changement climatique, ce n’est peut-être qu’un début. « Certes, c’est un dossier épineux, mais on ne sait pas de quoi demain sera fait, relativise Benoît Houilliez, responsable pommes de terre à la chambre d’agriculture régionale. L’an dernier, la préoccupation se concentrait plutôt sur un trop-plein d’humidité et, par conséquent, sur le mildiou. »

Pourtant, le problème de sécheresse semble bel et bien s’installer. Et les différentes alertes préfectorales prouvent que l’état de sécheresse perdure depuis trois ou quatre ans et les besoins en eau des producteurs de pommes de terre augmentent d’années en années. Et pas qu’un peu. Entre 2010 et 2020, on est passé de 30.000 à 44.000 hectares irrigués, soit une augmentation de 44 %.

Par ailleurs, la culture de la pomme de terre représente aujourd’hui la moitié des surfaces arrosées dans la région. Car les cultivateurs pratiquent, dans la quasi-totalité des cas, l’aspersion.

« Une garantie contre les aléas climatiques »

« C’est une nécessité » pour Benoît Houilliez. « Les industriels de l’agroalimentaire comme McCain, qui récupèrent la moitié de la production, sont très exigeants sur la forme et la variété des pommes de terre, explique-t-il. L’arrosage permet de mieux maîtriser la croissance et de rendre la culture plus productive. » Et de préciser que « les consommateurs sont souvent tout aussi exigeants avec la forme et l’apparence du produit. »

« Contrairement à d’autres régions, on pourrait encore produire sans irriguer dans les Hauts-de-France, mais c’est une garantie contre les aléas climatiques », ajoute Jacques Blarel, responsable du pôle agro-environnement à la chambre d’agriculture qui estime que « ce n’est pas seulement une question d’optimisation des rendements ».

Sauf que, selon l’Agence de l’Eau, gérer la ressource en eau de manière durable et responsable est devenu un enjeu crucial, même dans le Nord de la France qui, cette année, reste placé en vigilance sécheresse jusqu’à la fin novembre.

Une grande partie de l’eau de l’irrigation est perdue

« Il faut faire évoluer les pratiques culturelles agricoles et d’irrigation pour s’en sortir », reconnaît Claire Wittling, ingénieure de recherche à l’Institut national de recherche agronomique (Inrae), de Montpellier. Et pas seulement pour la pomme de terre qui n’est pas la plante la plus gourmande en eau, ni pour les Hauts-de-France dont les 1.000 km² de surfaces irrigués représentent seulement 4 % des surfaces cultivées.

Des solutions existent. « De plus en plus de cultivateurs sont équipés de sondes qui effectuent un bilan hydrique de la parcelle, note Jacques Blarel. Ça permet d’optimiser l’apport en eau ». Le technicien de la chambre d’agriculture milite aussi pour l’installation de retenue d’eau dans certains secteurs. Une solution qui fait débat sur le partage de la ressource.

Car si les cultures irriguées sont plus productives, une grande proportion de l’eau utilisée est perdue, avec la pratique de l’aspersion. Plus de la moitié de l’eau douce utilisée en agronomie est gaspillée, selon le site Ecosources.org.

Privilégier une « agriculture de conservation des sols »

« La solution la plus efficace, c’est le goutte-à-goutte, si possible enterré dans le sol à 15 à 40 cm de profondeur. Toute l’eau se retrouve dans les racines, il n’y a aucune évaporation. Mais le coût d’installation, plus de 3.000 euros à l’hectare, reste un frein » , assure Claire Wittling. Voilà une dizaine d’années que l’Inrae cherche à améliorer ce système d’irrigation. Pour les pommes de terre, la technique semble fastidieuse à mettre en place, selon les techniciens de la chambre d’agriculture.

Même remarque pour l’utilisation de variétés qui résistent mieux au stress hydrique, c’est-à-dire au manque d’eau. En matière de pommes de terre, Benoît Houilliez estime qu’on « cherche le mouton à cinq pattes », entre « résistance au mildiou », « désirs des consommateurs » et « intransigeances du cahier des charges des industriels ».

Reste le développement d’une « agriculture de conservation des sols » pour « mieux valoriser l’eau de pluie en amont de l’irrigation », selon Claire Wittling. « L’idée, c’est d’augmenter la capacité de stockage de l’eau du sol, en apportant des matières organiques et en évitant de laisser le sol à nu. Couvrir les sols avec paillis ou mulch limite aussi l’évaporation en eau ».

« Cette technique de conservation des sols est née dans les années 1930 aux Etats-Unis à l’époque du dust bowl, le désert de poussière qui avait envahi les grandes plaines centrales du pays », précise la chercheuse. A l’époque, déjà, la gestion de l’eau présente dans les sols avait été calamiteuse. Il en avait résulté des années de sécheresse et de famine.

Fuente: https://www.20minutes.fr/societe/4002442-20221008-secheresse-production-pommes-terre-question


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