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Europa 07/09/2022

Francia: Sécheresse : doit-on craindre une pénurie de pommes de terre en France ?

Le secteur de la pomme de terre a souffert des fortes chaleurs et de la sécheresse. Les producteurs s’attendent à de mauvais rendement cette année. Jusqu’à la pénurie ?

Et si les frites, les patates sautées, ou encore la purée venaient à manquer ? Non, ce n’est pas le scénario d’un film catastrophe, mais bien la situation du secteur de la pomme de terre en France.

Les producteurs alertent : cette année, les rendements pourraient bien être inférieurs à d’habitude, de 20% environ selon les estimations de l’Union Nationale des Producteurs de Pomme de Terre (UNPT), voire 30 à 50% dans certains cas. Soit 1,5 million de tonnes perdues en tout.

À qui la faute ? Encore une fois, il faut se tourner vers le ciel : les conditions climatiques hors normes de cette année 2022 ont causé du tort au secteur de la patate.

« L’effet conjugué des températures chaudes qui bloquent la pomme de terre et du manque d’eau qui limite fortement le développement des tubercules et l’acquisition de la taille visée, c’est la double peine », éclaire Loïc Le Meur, responsable technique et économique à l’Union Nationale des Producteurs de Pomme de terres (UNPT), syndicat qui regroupe de nombreux producteurs en France.

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Pas de pénurie à l’horizon…

Ainsi, le secteur s’attend à un recul de sa production. Mais Loïc Le Meur nuance : non, il n’y aura pas de pénurie de pommes de terres. « Les consommateurs en trouveront dans les rayons, on mangera des frites, au supermarché comme au fast-food », rassure-t-il.

En revanche, les pommes de terres seront plus petites et les frites moins longues, c’est sûr.

Loïc Le Meur

Responsable des affaires techniques et économiques à l’UNPT

Benjamin Janssen, producteur de pommes de terres dans le Nord, près de Dunkerque, n’a jamais connu pareille situation dans son exploitation de 25 hectares de produits, destinés à la transformation, comprenez les frites.

« D’habitude, je récolte entre 45 et 48 tonnes de pommes de terres à l’hectare. Cette année, je vais plutôt avoir des rendements de 30 à 38 tonnes… Ça fait une sacrée différence », se désole celui qui est aussi membre du bureau de l’UNPT.

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… Mais la récolte s’annonce catastrophique

Alors que la production semblait en bonne voie au printemps, la situation tourne au vinaigre dès mi-juin : les agriculteurs attendent la pluie, en vain. Ceux qui peuvent arroser  par eux-mêmes le font, et sauvent les meubles. Mais dans les départements soumis à des restrictions d’eau, on s’attend à un fort déficit de rendement. Car la pomme de terre est une culture qui nécessite suffisamment d’irrigation.

Benjamin Janssen n’a pas pu arroser ses champs par lui-même, et il n’a presque pas plu de l’été chez lui.

Une pomme de terre a besoin de 450 millimètres d’eau pour grossir. Mais mes plantations n’ont eu que 100 à 120 millimètres. Concrètement, la pomme de terre a eu seulement le tiers de ce qu’elle aurait du avoir en eau. Et comme son cycle de production est terminé, même s’il pleut à nouveau dans les prochaines semaines, on ne peut plus rien faire.

Benjamin Janssen

Producteur de pommes de terres dans le Nord

Globalement, « la récolte s’annonce catastrophique », se désole l’UNPT dans un communiqué. « 2022 se présente comme l’une des pires années en termes de rendement, on est en dessous de toutes les courbes… », abonde Loïc Le Meur. Car sur une bonne année, la production avoisine les 50 tonnes à l’hectare. « Là, on s’attend plutôt à une récolte entre 38 et 40 tonnes à l’hectare, en moyenne », soupire-t-il. Avec de tels rendements, la filière pourrait perdre 200 millions d’euros.

La situation n’est tout de même pas aussi alarmante qu’en 1976, dernière pénurie historique de patate en date, avec une récolte de 18 tonnes par hectares.

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Difficile de remplir les objectifs

Si l’on peut relativiser la survenue d’une pénurie, l’effet d’une telle année va sans doutes se répercuter sur la rémunération des producteurs. Car chaque année, les « patatiers » s’engagent à livrer des industriels (des primeurs ou des professionnels de la transformation) à hauteur d’un volume donné, en se basant sur les années précédentes. Mais cet automne, certains producteurs ne parviendront pas à honorer les contrats passés.

Benjamin Janssen s’attend effectivement à une baisse de la rémunération. Pourtant, il avait été prudent dans le volume promis aux négociants avec qui il travaille, et n’avait pas coché d’objectifs irréalisables.

« En ce moment, je négocie avec les industriels, je leur explique la situation, et les prévient que le volume sera peut-être différent des années précédentes », lance l’agriculteur du Nord. « Mais je sais qu’il y aura quand même un problème de trésorerie. »

Ainsi, la fédération appelle à « la revalorisation des prix payés aux producteurs et une meilleure répartition de la valeur ajoutée, notamment avec la grande distribution, à l’assouplissement contractuel des volumes engagés non livrés par les producteurs », lit-on dans le communiqué.

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Prix en hausse ?

Deuxième conséquence : le prix des tubercules va-t-il augmenter ? Car en plus d’une baisse de rendement du fait de la sécheresse actuelle, les coûts de production ont explosé pour les producteurs.

Là encore, la réponse n’est pas toute faite. Certains estiment que la hausse des prix est assurée et sera sans doute conséquente, d’autres relativisent.

« De toute façon, il y aura un levier économique : pour continuer à produire, les agriculteurs devront monter les prix. D’autant plus que les autres producteurs (de légumes, de céréales…) augmentent aussi leur prix. Et cette hausse va sans doute se répercuter dans les supermarchés », poursuit le spécialiste de l’UNPT.

Benjamin Janssen nuance : « En général, les industriels ont des prix fixes : en supermarché, la hausse ne devrait pas être trop importante », nuance t-il.

Les Hauts-de-France dans la tourmente

Reste à voir si la production va effectivement être catastrophique – la récolte a lieu au début de l’automne, entre mi-septembre et mi-octobre -.

Certaines régions risquent d’être plus impactées que d’autres, même si la France entière est concernée par la problématique.

Les deux tiers de la production de pomme de terre se situent dans les Hauts-de-France et là-bas, il a très peu plu. La Normandie est le troisième bassin de production français, mais 95% des parcelles n’ont pas été irriguées, comme en Champagne d’ailleurs...

Loïc Le Meur

Responsable technique et économique à l’UNPT

Et l’UNPT annonce la couleur : si les conditions climatiques inédites que nous avons connu cet été deviennent la norme, on peut se demander si toutes les récoltes vont êtres difficiles. L’irrigation des cultures fait partie des enjeux majeurs des prochaines années. Le défi sera de s’adapter.

Fuente: https://actu.fr/planete/alimentation/secheresse-doit-on-craindre-une-penurie-de-pommes-de-terres-en-france_53536582.html


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