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Europa 19/12/2017

Francia: Les stratégies de lutte contre la germination au stockage des pommes de terre

Pendant longtemps, le chlorprophame (CIPC) est resté le seul produit utilisable pour lutter contre la germination au stockage des pommes de terre de consommation.

Trois autres substances actives ont récemment enrichi la gamme : l’huile de menthe en 2010, l’éthylène en 2011 et le 1,4 DMN en 2017. La stratégie de lutte contre la germination peut également intégrer l’emploi de l’hydrazide maléique applicable en végétation et homologué depuis 1992.

Pomme de terre à la récolte

Plusieurs solutions existent pour protéger les tubercules de la germination au stockage. (©Nicole Cornec/Arvalis)

La bonne maîtrise de la germination des pommes de terre, destinées à la consommation en frais ou à la transformation, est un élément clé de la conservation car l’émission de germes entraîne rapidement un accroissement des pertes de poids, induit un sucrage néfaste à l’aptitude à la friture des tubercules destinés à une utilisation industrielle. À l’extrême, la germination peut rendre difficile les opérations de reprise. Pour le marché du frais, l’arrêté du 3 mars 1997 relatif au commerce de la pomme de terre de conservation et de la pomme de terre primeur, oblige à ce que les tubercules soient non germés. Dans son interprétation, les germes ne doivent pas dépasser 3 mm.

 Comment ça marche ?

 Les références expérimentales Arvalis

 Les préconisations d’Arvalis

 Pour en savoir plus

Comment ça marche

Après une phase de repos végétatif propre à chaque variété, la germination des tubercules est inéluctable. Le démarrage de la germination peut cependant être freiné, lorsque le débouché des tubercules le permet, par leur stockage à température basse (4 à 5°C). La régularité du maintien des tubercules à la température de consigne et leur conservation sans excès d’humidité limitera également la stimulation de la germination. Le contrôle sur le long terme de la germination passe le plus souvent par l’utilisation raisonnée des inhibiteurs de germination chimiques autorisés en France. Chaque molécule possède un mode d’action propre agissant :

- soit plutôt de manière préventive en retardant la germination (CIPC, 1,4 DMN, hydrazide maléique) ou en ralentissant l’élongation des germes (éthylène, hydrazide maléique),

- soit plutôt de manière curative en détruisant les germes ou les méristèmes (huile de menthe, CIPC).

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Les références expérimentales Arvalis

La maîtrise de la germination des tubercules stockés constitue un volet permanent de l’activité d’Arvalis dans ses travaux concernant la conservation des pommes de terre. A ce titre, l’Institut maintient une collaboration rapprochée avec les différentes sociétés impliquées dans la mise en marché des molécules inhibitrices de germination : Agriphar, Certis, Comyn, Kreglinger, Neo-fog, Restrain, Xeda… De nombreuses expérimentations menées avec ces différents partenaires ont ainsi permis de définir les principaux points forts et points faibles des différents produits commercialisés.

Hydrazide maléique : une efficacité limitée dans le temps

L’hydrazide maléique (Fazor, Itcan, Himalaya…) doit être appliqué en végétation avant que les tubercules ne soient trop développés (calibre inférieur ou égal à 30/35 mm) et au minimum 15 jours à 3 semaines avant la date de défanage. Cela permet à cette molécule systémique de migrer vers les tubercules et d’y être présente en quantité suffisante au moment de la récolte. Elle bloque alors en général pendant 2 à 3 mois la germination des tubercules en fonction de la variété et de la température de conservation. Cela permet de disposer d’une plus grande souplesse dans le raisonnement de la date de première intervention pour le(s) traitement(s) complémentaire(s) par thermonébulisation si l’on souhaite stocker sur une plus longue période. Les essais réalisés par Arvalis ont par ailleurs montré qu’en fin de conservation l’action du produit pouvait limiter le risque de germination interne, notamment pour les variétés destinées à la transformation industrielle, stockées à 8°C et plus. Le produit possède également des actions secondaires intéressantes pour réduire la repousse physiologique (« rejumelage ») en végétation et les repousses de pomme de terre dans les cultures suivantes.

Le 1,4 DMN : le plus récent retardateur de germination

Le 1,4 Dimethylnaphtalène (1,4 DMN), homologué en France depuis septembre 2017 comme inhibiteur de germination, est commercialisé par BASF à travers la spécialité Dormir. Ce produit contient 980 g/kg de 1,4 DMN et il est thermonébulisable à la dose de 20 ml/t. Il faut veiller à respecter un maximum de 6 applications par an et un délai après traitement de 30 jours pour la commercialisation des tubercules traités. La Limite Maximale de Résidus est fixée à 15 mg/kg (15 ppm). Les catégories et mentions de danger évoquées à son égard nécessitent pour les opérateurs de s’équiper d’une protection appropriée des yeux et des voies respiratoires et d’éviter toute pollution du milieu aquatique.

Les essais conduits durant plusieurs années au centre de Villers-Saint-Christophe par Arvalis-Institut du végétal ont montré une bonne efficacité de contrôle de la germination en utilisant le produit :

- soit seul en traitement répété à 20 ml/t toutes les 6 semaines environ,

- soit en programme avec le CIPC appliqué après une ou plusieurs applications de 1,4 DMN.

Le produit agit comme un retardateur de démarrage de la germination. Il doit donc être appliqué suffisamment tôt après la rentrée des pommes de terre dans le bâtiment de stockage pour garantir une efficacité maximale pour les variétés à court repos végétatif.

Huile de menthe et éthylène sont utilisables en agriculture biologique

Ces deux molécules d’origine naturelle, homologuées en France au travers des spécialités commerciales respectivement BioxM et Restrain, sont inscrites sur la liste des produits utilisables en agriculture biologique. Ils ne laissent pas de résidus sur les tubercules et ne sont pas concernés par une Limite Maximale de Résidus (LMR). Ces deux produits ont cependant un profil et un mode d’action très différent.

L’huile de menthe doit être appliquée par thermonébulisation dans le bâtiment. Celui-ci doit donc disposer d’une ventilation optimale pour assurer une bonne répartition du produit. L’huile de menthe agit en détruisant le germe en formation à condition de bien respecter la dose d’emploi préconisée et de laisser le bâtiment au repos, fermé pendant au moins 48h, le produit étant particulièrement volatil. La première application doit être réalisée assez tôt, au plus tard au stade point blanc, de façon à détruire au mieux le méristème à l’origine du germe. Par la suite il est nécessaire de renouveler l’opération lorsque la germination reprend et au plus tard à nouveau au stade point blanc, c’est à dire après quelques semaines en fonction de la variété et de la température de stockage. Les doses retenues par l’homologation française sont de 90 ml/t pour la première application puis 30 ml/t pour les applications de renouvellement.

Le mode d’action de l’éthylène est tout autre car il ne détruit pas les germes mais agit comme une hormone végétale. D’abord, il freine considérablement leur apparition puis leur vitesse d’élongation. Là aussi, si la pression germinative est faible (température de consigne basse et variété à repos végétatif long), l’efficacité antigerminative est améliorée. Dans tous les cas, les germes, s’ils apparaissent, restent petits, trapus et faiblement adhérents aux tubercules. Ils sont ainsi très aisément éliminés lors de la reprise à la moindre manipulation. Dans le procédé Restrain, l’éthylène est produit par un générateur d’éthylène à partir de la catalyse de l’éthanol présent dans le réservoir de l’appareil. L’éthylène agit sous forme gazeuse. Il est nécessaire de maintenir une concentration minimale de 10 ppm dans l’ambiance du bâtiment pendant toute la durée du stockage après une phase de montée progressive en concentration pour éviter un stress trop important des tubercules. Même si le maintien d’une concentration en éthylène est nécessaire, cela n’exclut pas de devoir procéder régulièrement à une aération du bâtiment pour éviter une élévation néfaste de la teneur en CO2.

Les contrôles réalisés sur la qualité technologique et organoleptique des tubercules stockés ont montré que pour les deux produits la cuisson vapeur n’est pas altérée par l’un ou l’autre. Par contre, on observe une certaine tendance à l’accroissement du sucrage des tubercules lorsqu’on utilise de l’éthylène, déconseillant de ce fait cette pratique pour les débouchés en produits frits industriels, surtout si on ne maîtrise pas bien la montée en concentration en éthylène ainsi que la teneur en gaz carbonique dans le bâtiment.

CIPC : application possible par pulvérisation UBV

L’application du CIPC par thermonébulisation s’est beaucoup développée durant les vingt dernières années notamment pour réduire le risque de brûlures sur les tubercules destinés au lavage. Le fractionnement des traitements est possible et permet de maintenir un faible niveau de résidus dans les tubercules. Les doses appliquées et la cadence d’application sont raisonnées en fonction de la variété et de la température de consigne. Il faut toutefois veiller à maintenir une dose plus importante lors de la première application (généralement entre 8 et 12 ppm). La dose totale de CIPC applicable par campagne, tous types d’application confondus, ne doit pas, réglementairement, dépasser 36 g par tonne de tubercules stockés.

Dans le cas où le poudrage des tubercules est toujours pratiqué, celui-ci peut être aujourd’hui substitué dans les mêmes conditions par une pulvérisation liquide à Ultra Bas Volume de nouvelles spécialités récemment homologuées (Gro Stop Ready, Neostop Starter, Antigerme Brabant Basic…). Cette technique permet un dosage plus précis du produit à condition de disposer d’un équipement capable de travailler à volume réduit (Delvano, PieperDoes…). Les précautions identiques au poudrage doivent être prises : application sur tubercules secs, non blessés et non terreux. Compte tenu du fait qu’une dose importante de produit peut être appliquée à la mise en tas (jusqu’à 18 g de matière active par tonne), il existe un délai réglementaire de 54 à 60 jours à respecter après traitement avant la mise en marché des tubercules de façon à éviter tout dépassement de la LMR fixée à 10 ppm.

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Les préconisations d’Arvalis

L’existence d’une gamme de produits permet désormais une meilleure adaptation dans les stratégies de traitement antigerminatif en fonction du degré de sophistication du bâtiment de stockage, du type de variété et de débouché, de la température de consigne et de la durée de conservation envisagée. Il est en effet possible de combiner l’utilisation des différents produits pour parvenir au résultat escompté en cherchant à tirer le meilleur parti des spécificités de chaque molécule. Chaque solution n’est cependant pas équivalente en termes financiers compte tenu du prix respectif de chaque produit et des doses appliquées. Les estimations de coût peuvent être évoquées en fonction des quantités de matière active appliquées.

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Sources documentaires

- Brochure ITCF-ITPT « Stockage et conservation des pommes de terre » - septembre 2001 - 88 p.

- Dépliant Arvalis « Protection des pommes de terre : lutte contre les maladies, les ravageurs, les mauvaises herbes, le défanage et la germination » - édition 2017.

- Martin M. « Huile de menthe verte : inhibiteur naturel de germination » - La Pomme de Terre Française - n° 573 - janvier février 2011 - p.38-39.

- Martin M. « Éthylène : nouvel inhibiteur de germination naturel » - La Pomme de Terre Française - n° 578 -  novembre-décembre 2011 - p.44-45.

- Martin M. « Point sur l’évolution des techniques d’inhibition de la germination - De nouvelles stratégies pour demain ? » - Journée technique nationale Arvalis - Paris, le 26 janvier 2011.

Fuente: https://www.terre-net.fr/observatoire-technique-culturale/strategie-technique-culturale/article/les-strategies-de-lutte-contre-la-germination-au-stockage-des-pommes-de-terre-217-133058.html


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